L’équilibre de la tête au-dessus de la colonne vertébrale.
L’attraction vers le bas, le stress, les problèmes de vue, l’inquiétude, la peur de mal faire, le jugement… sont autant de stimuli qui peuvent nous faire changer l’orientation de notre tête.
La plupart d’entre nous perdons l’orientation de notre tête en équilibre au-dessus de la colonne vertébrale que nous avions naturellement étant enfant. Avec le temps, cette transformation de notre « posture » se fige et, pour beaucoup d’entre nous, provoque des douleurs, des malaises, des maux de tête.
Ce que l’on appelle en Technique Alexander « garder le cou libre« ou « laisser le cou libre« est de redonner de la liberté et de l’espace entre les premières vertèbres cervicales (atlas et axis) et la tête. Celle-ci restera en équilibre au-dessus de la colonne vertébrale. L’attention redonnée à la tête et au cou apportera une disponibilité latente tant au niveau du corps que de l’esprit.
Un équilibre global plus conscient se ressent grâce à cette nouvelle coordination ainsi qu’une meilleure connexion avec le centre (tout le dos), de la souplesse dans les tissus et davantage de présence d’esprit.
La relation avec l’instrument.
Pour de nombreux musiciens, l’apprentissage était facile et satisfaisant pendant les premières années. L’enfant, naturellement coordonné, arrivait à réaliser les consignes de son professeur. Par la suite, certains musiciens, adolescents ou jeunes adultes, ont progressivement pris conscience de la difficulté de l’activité. Adoptant des habitudes de répétitions qui sont devenues automatiques, ils ont cessé, pour la plupart, de progresser, parfois ont observé une régression à cause de tensions excessives dans les bras et les mains, se sont créés des tendinites… Des problèmes de dos sont apparus et sont devenus chroniques, cela malgré l’aide de spécialistes de la santé : ostéopathes, kinésithérapeutes, masseurs…
Les gestes non-conscients que certains musiciens développent sont souvent répétitifs, et si ils sont mal coordonnés et inconscients, peuvent devenir erronés et empêcher une coordination psycho-physique simple pour une bonne réalisation instrumentale.
Le maintien du dos chez le violoniste.
Il arrive que des violonistes recherchent leur confort de placement d’instrument en amenant le menton et l’épaule (qui soutient le violon) toujours plus en avant. La distance entre le maxillaire et la clavicule s’agrandira ce qui entraînera l’utilisation de supports plus hauts sous l’instrument : « barres », coussins, ne seront jamais assez confortables. L’axe de la colonne vertébrale sera décalé au niveau des premières vertèbres cervicales.
De plus, une inquiétude persistante et exagérée se créera avec trop d’attention au niveau du maintien de l’instrument. Cette inquiétude donnée au côté gauche entraine le plus souvent une perte de la globalité corps-esprit-musique et diminue les possibilités d’une bonne réalisation musicale bien vécue.
Sortir de ses « habitudes » et retrouver une bonne coordination globale.
Pour se sortir de ses habitudes, le musicien violoniste peut reconsidérer son jeu instrumental en remettant l’instrument dans une globalité. Le corps et l’esprit étant indissociables, l’un et l’autre faisant un tout. Attacher un peu moins d’importance à un sur-contrôle de sa technique instrumentale pour reconsidérer l’instrument dans une globalité.
Devenir plus important que son instrument, c’est-à-dire étudier l’usage que l’on fait de soi.
Travailler son « contrôle premier » consiste à reconnecter la tête avec le cou, puis la tête et le cou avec tout le dos tout entier, et faire en sorte que cette connexion devienne un support fiable pour accueillir l’instrument. Comme l’explique très justement Madame Dominique Hoppenot dans son livre « le violon intérieur » (pages 56 et 57) : « la clavicule et le maxillaire gauches formeront alors un étau naturel et souple où le violon peut se placer sans peine. » Ce sera alors un dos tonique et sans tension qui accueillera le violon sans autre effort que l’équilibre corporel global. Le musicien et son violon formeront un tout ; l’instrument sera le prolongement du dos, des bras, de la pensée musicale.
Avec le temps et la recherche, la relation tête-cou-dos sera plus saine, la distance entre le maxillaire et la clavicule se réduira et ainsi, le violoniste diminuera sa hauteur de barre ou, s’il le souhaite, remplacera la barre par un support moins volumineux et moins lourd : un simple anti-dérapant pouvant suffire. Il retrouvera une globalité, le violon devenant le prolongement de lui-même, l’instrument lui paraitra plus léger, la vibration de l’instrument se ressentira sur toute sa structure osseuse créant ainsi des bienfaits thérapeutiques.
A gauche, schéma d’une coordination non fiable avec affaissement du dos.
A droite, schéma d’une coordination « d’avantage mécanique » pour une relation plus fiable de la tête, du cou et du dos.
